mardi 17 janvier 2012

Semaine 3: Nourriture préférée...



Je pourrais être fin, te dire gentiment
Que mes meilleurs repas étaient ceux avec toi
Mais toi tu me connais, tu saurais que je mens
Que les meilleurs repas, nous les mangeons à trois...

(excusez là)

Avec un thème comme bouffe préférée après animal préféré, ce n'est pas un défi d'écriture que j'ai l'impression de faire, mais un jeu de maternelle... J'ai passé plus de temps à chercher quel était effectivement mon mets favori plutôt que de penser aux mots eux-mêmes, ce qui m'enlève un peu d'intérêt pour le jeu... Ce n'est pas une activité de croissance personnelle que je cherche, bien que l'écriture est toujours introspective, mais des exercices avec les mots, des jeux de vers.

J'ai pensé un moment donné aller vers la sentimentalité à deux sous - Aahh! manger avec toi, comme j'aime ça - mais je n'ai plus 14 ans non plus, alors non, ça n'allait pas (mais cela a tout de même mené aux deux premiers vers...). Alors j'ai cherché dans la dérision, par une chute qui se voudrait un finger au thème lui-même: ma bouffe préférée, ce n'est pas de la bouffe. On peut voir, biffée, la première idée - c'est bon si je ne fais pas la vaisselle. Égoïste, anti-romantique, quelle belle poésie! Une petite blague, à l'impromptue un peu, un quatrain pour dérider.

Puis, finalement, je me suis souvenu de ce à quoi on s'attend de moi, du moins, dans certains cercles. J'ai visé le double sens, dont le deuxième sens est bien entendu vulgairement sexuel - qu'est-ce que j'aime manger? eh bien, ma p'tite dame, je vais vous le dire, ce que j'aime manger! Dans cette optique, je pense que la chute est un peu ratée, mais j'arrivais à mon temps limite, alors tant pis.

Côté forme, je renoue plutôt facilement avec l'alexandrin, qui me revient encore souvent naturellement, ou presque. Mais dans ce cas-ci, malgré qu'ils soient symétriques, je trouve qu'ils manquent de rythme. Je pense que le rythme doit émaner du vers, que le lecteur le (re)découvre lui-même comme il a été écrit. Ce n'est pas le cas ici.

Finalement, je découvre une toute nouvelle utilité à mes longues minutes de transport. Ça fait quelques fois que les vers me viennent derrière le volant, et que je les laisse murir sur la route. Les deux premiers vers ici ont été pensés hier soir, Cap-Santé - Limoilou. Le troisième est né ce matin, Cap-Santé -Trois-Rivières, mais il a tout de même nécessité une chirurgie ce midi au dîner. Le dernier vers - la chute - a été plutôt difficile. C'est évident, bien sûr - c'est dans les derniers six pieds que tout doit tomber en place, c'est court pour déconstruire 42 pieds...

Oh, et dois-je spécifier que dans ce cas-ci, il n'y a rien d'autobiographique? (ajouterais-je, yet...?)

2 commentaires:

  1. C'est excellent. Je te trouve généreux dans tes explications et posé dans ton auto-critique. J'ai l'impression qu'on prend une bière et qu'on jase! Et, évidemment, je le trouve très Gilbou ton double sens.

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    1. Merci Vanessa, c'est très gentil! Je ne sais pas si je pourrai garder le rythme, mais de savoir que des gens lisent et apprécient m'encourage certainement.

      Gilbou... ça restera, hein? Aussi bien m'y faire.

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