Mon meilleur endroit,
c’est toi
Car rien n’est plus merveilleux
Que l’étincelle dans tes yeux
Quand tu vois la première fois
N’importe où.
Toujours dans les thèmes de favoris, encore une fois je le
dévie peut-être un peu de son intention pour le traficoter. Ici, cet endroit est
une émotion – je pourrais être n’importe où, du moment que je vois dans tes
yeux que tu es émerveillé. D’un point de vue personnel, j’adresse ceci à mes
garçons, bien sûr, mais ces lignes pourraient aussi célébrer la naïveté et la
découverte.
La première version était beaucoup plus classique, deux
alexandrins alternés de deux hexasyllabes, avec une rime plate à tous les six
pieds :
Il n’existe de lieux
qui soient plus merveilleux
Que derrière tes yeuxCar le plus bel endroit est celui que tu vois
Pour la première fois
C’est peut-être à cause des rimes, mais je le trouvais
effectivement plate. Puéril. Facile. Ou peut-être trop naïf. C’est peut-être aussi
à cause de la trop grande régularité du rythme, 6/6/6 – 6/6/6. On dirait
quelque chose d’écrit dans un cours de français au secondaire…
J’aime mieux la nouvelle version, plus éclatée, d’apparence
plus libre aussi, mais dans laquelle je tente d’imposer un rythme au lecteur. Les
lignes blanches servent à provoquer un arrêt, pas tant pour ralentir le
changement de vers que pour accélérer la lecture des trois vers centraux,
presque sans pause. Puis, une nouvelle pause, plus longue, avec l’alinéa, avant
d’ouvrir le lieu à partout, tout en baissant la voix, et le regard, vers ses
yeux. Car c’est là le lieu où je veux être.
J’avais aussi pensé finir avec « n’importe quoi »,
mais j’ai eu l’impression qu’en élargissant trop le propos (n’importe quoi
contenant beaucoup plus que n’importe où, car les où sont des quoi, après
tout), je perdais un peu de focus dans le propos. Et la rime « fois/quoi »
aurait été de trop, il me semble. La coupure dans les rimes au dernier vers a
un impact sur le rythme, il me semble, et fait baisser encore plus la voix,
détache la finale des autres vers. Peut-être aussi à cause du son, tout
simplement, le « ou » allant en s’adoucissant, alors que le « oua »
va en grandissant… Je ne sais pas, je ne suis pas analyste littéraire…
Et avec le "quoi" au lieu du "où", tu t'éloignais bien loin du thème imposé: Endroit favori
RépondreSupprimerc'est vrai, ça serait devenu un peu n'importe quoi, justement.
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