Comment peux-tu me manquer
Quand je ne t’ai
jamais connue
Et comment as-tu pu me manquer
Tu ne peux pas ne pas
m’avoir vu
Il faut vraiment que je me remette au crayon. Je l’ai mis de
côté pour l’été, à la suite d’une panne de motivation qui origine possiblement
dans le fait que j’aurais un tantinet besoin de vacances. J’ai une couple de
titres qui s’éparpillent dans ma tête, parfois accompagnés de pseudo-vers, ou
d’un pré-vers, ou encore d’un vers primitif qui cherche à évoluer, mais c’est
pas mal tout ce que j’ai fait depuis la fin juin. Et puis, il faut que je me
remettre au défi 30 semaines, que j’ai mis en stand-by je ne sais plus quand…
La motivation revient tranquillement, je pense. Des idées de
vers plus matures se pointent parfois dans mon crâne. J’ai parfois l’impression
de voir des métaphores. Je laisse tranquillement (re)tomber le talk radio en
voiture pour écouter des bonnes musiques, ou un beau grand silence – ce qui
fera sans doute du bien à ma santé mentale en général.
Alors, je me relance, même si ce n’est qu’avec un fragment
peu étudié, apparu en explosion dans mon front en allant souper plus tôt
aujourd’hui. J’entendais dans les speakers de l’auto PJ Harvey répéter qu’elles’ennuyait – dans une pièce qui n’a rien de romantique (quoique je ne suis pas
trop certain de comprendre son sens, surtout après avoir vu le vidéo…). Comme
ça arrive parfois, j’ai tenté de trouver un équivalent français qui pourrait
traduire l’émotion contenue dans sa répétition de « Oh God I miss
you » - les mots sont simples, mais je voulais quelque chose de plus mieux
que « Dieu que tu me manques » - ou, en plus québécois, que
« Ostie que je m’ennuie ». Remarques, c’est très beau, « Ostie
que je m’ennuie ». Ça m’a fait jouer avec l’expression « tu me
manques », et éventuellement des canaux obscurs par lesquels passe mon
écriture sont sorties ces quatre lignes.
Je me suis alors stationné pas très loin du terminus
d’autobus, et une suite se dessinait, ou se devinait à l’horizon, si tant qu’on
peut avoir un horizon dans une tête. Mais, je suis sorti de la voiture, me suis
dirigé vers le parcomètre, lu pour savoir si je devais payer (non après 17h),
et puis, la réalité a chassé ce qui aurait pu s’en venir. Maudite réalité.
Arrivé au restaurant Les Ailes Piquantes, choisi pour ses
burgers à 10 $ le mardi soir, je prends place au bar, commande une bière, et
demande à la serveuse si je peux lui subtiliser quelques secondes son stylo.
Sans papier sur moi, et ne voulant pas l’intercepter une deuxième fois, je
prends ma napkins pour y inscrire le fragment élaboré en voiture. C’est
toujours drôle voir la réaction des gens quand ils me voient écrire sur des
napkins.
J'aime comment le premier et le troisième vers disent pratiquement la même chose, mais veulent dire des choses complètement différentes. Deux tragédies différentes. D'abord, je ne te connais pas, mais cette inconnaissance m'est douloureuse - c'est un thème qui me revenait souvent dans ma première période d'écriture, celui de l'inconnue ou du figurant qui pourrait possiblement tout changer. Ensuite, le drame de tout avoir fait pour être vu, mais d'être resté ignoré. Une thématique qui m'est revenu à quelques reprises depuis le début de J'inexiste. Un psy y trouverait sans doute quelque chose. J'écris ceci, et je réalise que c'est sans doute plus inspiré encore de PJ Harvey que je l'avais d'abord reconnu - dans la deuxième partie de sa pièce, la répétition de "Oh God I miss you" est précédée de la répétition "Nobody's listening"...
Comme ça m’arrive souvent, je sais que ce fragment risque de
demeurer à ce stade, bien que j’aimerais bien le développer davantage.
Alors, un redépart pour J’inexiste – je me remets à la
publication au moins hebdomadaire, même si c’est parfois bof.