J’ai cru t’apercevoir
Dans un rêve amoureux
Ton sourire dans le
noir
Une lueur dans les
yeux
Je t’ai vue t’approcher
Me prendre dans tes
bras
Me sourire m’embrasser
Puis…
tu n’étais plus là
Alors voilà pourquoi j’ai décidé de faire le défi 30
semaines. Comme je le disais déjà, l’écriture est un muscle qui doit être entraîné,
comme la pensée, comme la raison, et il semble bien que, comme pour le corps, l’entraînement
de l’esprit puisse apporter des résultats assez rapidement. Ça fait six
semaines que je me soumets à ce petit jeu, et déjà des vers me viennent
spontanément en tête, déjà tout formés que je n’ose les retoucher.
Quand j’étais plus jeune – beaucoup plus jeune, au secondaire –, j’avais lu ou entendu quelque part quelqu’un qui disait qu’une fois qu’un vers avait été conçu par l’esprit, il devait disparaître. On devait cesser d’y penser afin que se poursuive sa gestation. Éventuellement, disait ce quelqu’un, le vers allait revenir, complètement formé. C’était donc enlever toute responsabilité à l’auteur, le vers existait de lui-même et on n’était qu’une interface pour lui donner vie en dehors de l’esprit. J’ai cru, un peu, à cette approche pendant un temps, pensant ici et là des vers incomplets que j’oubliais rapidement – et comme ils étaient oubliés, je ne sais pas s’ils n’ont jamais pris forme. Et puis, je n’y ai plus cru, jetant sur papier, de peur d’oublier justement, tous ces vers qui me passaient par la tête, en me disant que j’y reviendrais éventuellement. Je n’y revenais jamais.
Puis, parfois, arrivent des vers comme ceux-ci. Le premier
quatrain est apparu, tout formé, vers 4 h dans la nuit de jeudi à vendredi. Je
me suis réveillé, et ils étaient là, dans ma tête, sans raison. Peut-être y
ai-je pensé en rêve, je l’ignore, je ne me souviens plus de mes rêves depuis
longtemps (quelque chose qu’il faudrait éventuellement que je répare…). Je les
ai mis sur papier le lendemain matin. Puis, dans le courant de la journée,
alors que je travaillais (sur quelque chose de particulièrement plate…), la deuxième
strophe est venue s’ajouter. Pour le compléter, car je trouve maintenant qu’ils
forment ensemble un tout – ce n’est pas un fragment comme ce que j’écrivais
principalement depuis longtemps. Alors, que je me dis, peut-être après tout que
c’est vrai, cette histoire de vers qui disparaissent pour murir, et qui
reviennent adultes…
J’aime le rythme de ces petits vers couplés – 6-6/7-7
6-6/6-6 – qui était là dès le premier jet, sans que j’aie besoin de retoucher la métrique. Je trouve
que ça donne une teinte à l’ensemble, une odeur de naïveté un peu enfantine. Ce
rythme et cette naïveté me rappellent un fragment que j’ai écrit il y a plus de
10 ans, en 2001, sur un thème semblable par ailleurs :
Dehors il vente
Et le Soleil se couche
Mais dans la tourmente
Ton sourire me touche
Tes yeux charmants
Et ta peau si douce
Un baiser d’enfant
Au coin de la bouche…
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