C’était mon pied droit
Tu dansais tu bougeais je faisais
comme si de rien n’était
Et tu as pilé
Sur mon pied droit
On s’est regardé on
s’est demandé
Et puis tu as continué
à danser
Sur mon pied droit
J’ai souri tu m’as
surpris tu m’as suivi quand je suis sorti
De cet endroit
On s’est pas touché
Ni même parlé
Tu as continué à
marcher quand je me suis foulé
Le pied droit
Est-ce que ces petits trucs de rien du tout qui me passent par la tête alors que par hasard j’ai un stylo et un papier mériteraient que j’en parle? C’est du rien du tout, une petite rimette sans envergure, sans véritable sens (quoique…), juste comme ça pour scribouiller.
Je n’écris pas, je scribouille des mots. Qui veulent dire
juste des petites affaires, des petites situations qui n’existent que dans ma
tête et qui me donnent une excuse pour déblatérer des enfantillages. Comme mon
pied droit, qu’on a accroché quand j’étais assis au comptoir dans un bar plein
à craquer où j’étais allé prendre un verre après la soirée d’un mariage où ma
blonde m’avait laissé aller seul (enfants obligent – mais on se reprendra dans
quelques semaines…). Je me suis alors retourné vers le comptoir, j'ai sorti un
papier de la poche de mon veston, un stylo-bille de l’autre, et j’ai écrit comme
ça, sans y croire, la première partie. Refoutu le papier dans mes poches, fini
ma bière, et je suis allé me coucher.
Ça fait quelque temps de ça – les mariés sont revenus de leur voyage de noces – et hier, je suis retombé sur ce papier, qui traînait sur mon bureau à travers deux-trois autres trucs médiocres, des factures de gaz et de resto, des enveloppes vides, et autres cossins (mon bureau est temporaire, alors foutrement en désordre…). Les autres trucs médiocres sont tous allés pronto à la récup – malgré ce qu’on pourrait croire à lisant certaines merdes que je mets ici, je suis parfois capable de réaliser que j’écris des trucs vraiment nuls à chier que je détruis prestement… Mais ceux-ci me plaisaient un peu – un propos naïf et un peu bon enfant, avec un rythme que j’aimais bien. Après avoir trouvé le papier que je cherchais, je suis allé prendre ma douche, et c’est là que la deuxième moitié m’est venue. J’y ai fait par la suite quelques ajustements, mais rien de majeur, et je l’ai lu, et relu, et cité, et récité, et, ma foi, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu’il y un bon fil dans ça. Pas que c’est bon – il manque clairement un deuxième niveau, c’est beaucoup trop anecdotique – mais j’y sens du possible.
Mais, comme je me disais il y a quelques semaines : tant pis, allons-y, il faut alimenter ceci, je dois me remettre à la plume, et qui a écrit écrira (et bu boira, mais pour moi, on dirait, ça va ensemble…). Et si c’est nul, whatever. Personne ne le dit jamais anyway.