Vous vos souliers ont
beaucoup voyagé
Ils sont passés du
sommeil à l’éveil
Et vos souliers auront
vu la cité
Pendant la nuit et sous le Soleil
Vous vos souliers ont
marché par milliers
Vous vos souliers ont
marché bien rapides
Et quand vos souliers
se sont fait arrêter
Ils sont repartis plus libres
Sur vos souliers le
mépris a frappé
Des cris de haine, des
coups d’ignorance
Malgré tout cela vos
souliers ont gardé
L’idéal de la désobéissance
S’ils ont marché pour
poursuivre une idée
S’ils ont couru pour
leur juste part
Z’êtes pas rendus plus
loin qu’en février
Mais marchez plus fort
Tous les souliers qui
bougent dans les cités
Souliers de gueux,
souliers de guerre
Un jour cesseront
d’user les pavés
Pour écraser cette vipère
Nous nos souliers
s’étaient vite fatigués
Nous nos souliers n’ont
pas été capables
Mais maintenant vont
vous accompagner
Dans votre marche admirable
Retour en classe vos souliers
mes amis
Ne voyageront plus
toutes les nuits
Dépêchez-vous de bien
user vos souliers
Si vous voulez être écoutés
Si vous voulez étudier
Un hommage, ou un pastiche, de la chanson de Félix
Leclerc, pour rendre hommage à ceux qui marchent, présentement, pour des idéaux
qui me rejoignent beaucoup. Je suis plus ou moins satisfait du résultat, surtout
passé la deuxième strophe.
Je me suis collé au texte original pour avoir une idée
semblable, et une forme semblable, à la chanson, ce qui a sans doute un peu
miné le résultat. La cinquième strophe, d’ailleurs, est une reprise pratiquement
mot à mot du texte de Félix :
Tous les souliers qui
bougent dans les cités
Souliers de gueux,
souliers de guerre
Un jour cesseront
d’user les planchers
Peut-être cette semaine
C’est peut-être en me collant trop près de la chanson
originale que j’ai eu de la misère avec le rythme. J’ai écouté plusieurs fois
ce clip, ce qui a fait que j’ai écrit mon imitation en gardant en tête
sensiblement l’air de Félix – je n’arrive, en relisant, à m’en départir qu’avec
un effort. Dans ce temps-là, quand je le lis comme un poème, et non comme une
chanson, le rythme s’écrase de façon monumentale. Ce n’est pas le cas du texte
original, ou en tout cas beaucoup moins. Faut dire que je n’ai fait aucun
effort du côté du décompte des pieds (ça fait une couple de trucs que j’écris,
d’ailleurs, qui évacue cet aspect...)
Le propos est également inégal. J’ai fait un effort tout au
long du texte pour éviter le grandiloquent – exit les prétentions de
révolution, out les histoires de guerre civile, qui auraient décrédibilisé mon
propos. Ce sont particulièrement les troisième et quatrième strophes qui m’ont
donné de la misère. La
toute première version l’avait trop personnalisé, en parlant, par exemple, du
parti libéral. La seconde version a produit la troisième strophe telle que présentée,
mais parlait de la gratuité scolaire dans la quatrième. Outre
le fait que je j’ai personnellement de la difficulté à y croire, je trouvais
encore une fois que ça rendait le tout trop… ponctuel. Je voulais quelque chose
de plus rassembleur, sans porter un jugement sur les enjeux – sauf celui,
incontournable, d’écraser la vipère.