Approche libertine,
Allez, viens embrasser ma liberté coquine
Prisonniers de ce lit nous serons insoumis
Je suivrai ta langue comme unique doctrine
Et ton corps sera ma seule philosophie
Je suis l’otage de ton souffle soupirant
Lui-même esclave du Capital érotique
Alors viens, anarchisons nos sens décadents
Qui s’enflamment en désobéissance lubrique
Laisse s’évader ta généreuse poitrine
Des prisons délicates de ta lingerie
Et dévoile à mon regard tes courbes divines
Et toutes les splendeurs de ton corps interdit
Émancipons-nous enfin des tabous d’antan
Qui retiennent nos corps par des chaînes tragiques
Envolons-nous dénudés vers le firmament
Où libérés nos corps deviendront séraphiques
Approche libertine –
Alors que je te possède entre les cuisses
Toi – rebelle coquine
– Révolutionne doucement mon pénis
J’ai parfois des éclairs de génie.
Je m’emploie alors activement à tenter de les corrompre le
plus possible.
Ce poème est inspiré de quelque chose que j’avais écrit sur
Facebook, où je disais, grosso modo,
que les libertariens me tapaient sur les nerfs, que je trouvais naïfs les
libertaires, et que somme toute je préférais nettement à tous ceux-là les
libertines. J’avais là un fort joli jeu de mots, que j’avais fort bien écrit,
qui est passé fortement inaperçu, mais qui m’est resté et qui a mené à une
première version de ce poème.
Dans celui-ci, je mettais en opposition les visions
libertarienne et libertaire de la liberté, en tentant de les rendre aussi
inutiles l’une que l’autre – la première par son fonctionnalisme
individualiste, la deuxième par son utopiste révolutionnaire. Et je terminais
en disant, finalement, viens ma belle, laissons-leur leur débat; nous, par nos
ébats, nous allons nous faire une petite liberté en tête à tête. Genre. Mais
les deux premières parties étaient faibles, très faibles, tiraient dans tous
les sens. Et je crois que nommer Éric Duhaime ou Joanne Marcotte dans un poème
érotique, ben, c’est un peu comme voir Éric Duhaime ou Joanne Marcotte pendant
une aventure érotique. Frisson garanti, mais pas pour les bonnes raisons.
D’où cette nouvelle version, qui s’en tient à la partie cochonne de l’exposé.
C’est un de ces papiers que j’ai laissés traîner sur mes
bureaux, sans vraiment vouloir y retoucher pendant quelque temps par peur de le
rater. Il a été écrit en plusieurs séances, strophe par strophe, et même parfois
un ou deux vers à la fois.
Hier , j’ai fait une refonte à peu près complète de la
progression, menant à une redivision des strophes et à quelques changements
dans l’ordre des vers, ce qui m’a aidé, je crois, à poursuivre l’écriture.
Depuis le début de ce blog, j’ai rarement planché sur des vers comme je l’ai
fait ici, écrivant, et réécrivant, sur papier et dans Word.
Comme je l’ai déjà écrit, mes vers se composent souvent en
quasi-alexandrins – en douze pieds, plus ou moins un. Ce damné pied de trop ou
de manque est une source de frustration – il arrive que j’adore le vers dans
son irrégularité, mais avoir un vers de 11 ou de 13 pieds dans une série où
ils font tous 12 pieds
paraît mal – même lorsque je commence en me disant que je vais me foutre du
décompte. Comme si un taouin allait se mettre à compter mes pieds. J’ai laissé
tout de même le dernier vers à 11
pieds , en ajoutant une pause de circonstance juste
avant. La pause se justifie par le rebelle
coquine mis entre tirets, mais aussi, et surtout, par la chute.
Ah, cette chute! Elle m’est apparue rapidement, dès les
premières écritures, et je ne savais pas si j’étais sérieux ou non. Vais-je
vraiment écrire ça? Et si oui, vais-je le publier? Malgré sa vulgarité, j’aime
ce vers, j’aime l’expression. J’ai réaménagé un peu la strophe, car la première
version rendait sa lecture difficile, à cause du rythme. Elle n’est peut-être
pas toujours aisée à la première lecture, avec les pauses que j’y impose par
ponctuation – quelque chose que je ne fais pas souvent. Mais je crois qu’à la
relecture, ça se replace.
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