Dans un monde d’acier
électronique
Quelqu’un fuit
Il veut vivre même
s’il n’est personne
Même s’il pense, s’il
sent, s’il raisonne
Qu’est-ce que la vie
sinon d’exister?
Pourquoi est-il privé
d’humanité?
Parce qu’endormi
Il a rêvé de moutons
électriques
Ouf. Ça n’a pas été facile cette semaine, et je crois que ça
paraît dans ces vers. Pratiquement aucune inspiration, et quand ça venait ça ne
faisait pas long feu, et c’était médiocre. J’ai attendu que ça vienne, mais ce
soir je me suis dit que j’avais assez retardé, qu’il fallait écrire, même si je
ne le sentais pas. C’est dans des moments comme ça que le défi prend tout son
sens.
(Bon, je viens de recevoir de l’inspiration liquide (jeune depuis 1903!) qui m’aurait été bien utile plus tôt, sans doute…)
J’épargne cette semaine la quête du sujet, encore une
histoire de « préféré »… On peut aller voir à la semaine dernière ce
que je pense de la notion de « préféré ». J’ai choisi ici un
chef-d'œuvre (quand même) de la science-fiction (encore) : Blade Runner de Ridley Scott (1982).
Petit topo rapide s’il y a des incultes de l’autre côté de la vitre :
Deckard est un Blade Runner, un agent chargé de trouver et d’éliminer les
Réplicants, des androïdes pratiquement identiques à des humains, développés
pour des tâches ingrates, dans des environnements hostiles. Un synopsis qui
peut sembler un peu léger, mais le film le dépasse rapidement. Il s’agit d’une
fable sur l’humanité, sur ce que c’est que d’être humain.
Si j’ai vu ce film pendant mon adolescence, intéressé par le
monde cyberpunk qu’il dépeignait, c’est au Cégep qu’il a pris pour moi tout son
sens, alors que le prof de Théorie de la connaissance (un équivalent béiste de
philo, finalement) l’a projeté en classe. C’était dans le cadre de la réflexion
qu’il nous faisait faire sur les concepts d’humain et de personne. J’avais bien
aimé ce cours, qui m’avait permis de m’interroger, dans un travail de session,
sur l’humanité du monstre de Frankenstein…
Je n’ai pas vu le film récemment. En fait, j’ai vu très peu
de films, et à peu près aucun marquant, récemment, ce qui a certainement joué
sur mon absence d’inspiration avec ce thème. Sans doute si je l’avais revu
avant, j’aurais produit quelque chose de plus poussé, de plus proche du thème /
style / questionnements du film. Comme ce passage.
Ma première approche visait à ajouter une scène à la fin du
film, en prenant parti dans une question ouverte : est-ce que Deckard est
un réplicant? J’allais proposer qu’il acceptait sa condition, pour l’amour de
Rachael et pour choisir la
vie. De ce fait, il allait devenir lui-même traqué, mais son
acceptation l’aurait tout de même libéré – d’où le titre Deckard libéré. Je dois par ailleurs donner l’inspiration de ce
titre à Frankenstein Unbound de Brian
Aldiss, un livre moyen dont on a fait un mauvais film de SF de série B. Mais ça
ne sortait pas, ou ça sortait très mal.
J’ai abandonné donc l’idée de raconter un truc précis pour
plutôt effleurer le thème du film : des robots qui veulent être humains
sont pourchassés. Le dernier vers « Il a rêvé de moutons
électriques » est une citation quasiment directe de la nouvelle de Phillip
K. Dick qui a inspiré le film, Do Android
Dream of Electric Sheep? C’est sans doute ce que je préfère dans mon texte
– l’absence de vocabulaire robotique, mais cette allusion dans le dernier vers
qui ne laisse pas de doute (ou ne devrait pas en laisser à quelqu’un qui
connaît un peu sa science-fiction).
Bah. Ça sera peut-être mieux la semaine prochaine. Avec
quoi, déjà? « Fav animated char. ». Oh, damn! Commençons déjà :
Batman et Robin
Sentent la robine…
Wow! Je sens que ça va être de l’art!
Tu devrais venir nous voir. Ridley Scott s'est inspiré de Hong Kong et de Tokyo pour l'esthétique du film...Et c'était en 1982, alors imagine aujourd'hui.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien...
SupprimerC'est un texte qui pourrait presque universellement s'ajouter comme une scène postface à de nombreux films ou romans d'humanoïdes.Bravo.
RépondreSupprimerMerci!
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