mercredi 15 février 2012

Semaine 7: Film préféré


Dans un monde d’acier électronique
            Quelqu’un fuit
Il veut vivre même s’il n’est personne
Même s’il pense, s’il sent, s’il raisonne
Qu’est-ce que la vie sinon d’exister?
Pourquoi est-il privé d’humanité?
            Parce qu’endormi
Il a rêvé de moutons électriques

Ouf. Ça n’a pas été facile cette semaine, et je crois que ça paraît dans ces vers. Pratiquement aucune inspiration, et quand ça venait ça ne faisait pas long feu, et c’était médiocre. J’ai attendu que ça vienne, mais ce soir je me suis dit que j’avais assez retardé, qu’il fallait écrire, même si je ne le sentais pas. C’est dans des moments comme ça que le défi prend tout son sens.

(Bon, je viens de recevoir de l’inspiration liquide (jeune depuis 1903!) qui m’aurait été bien utile plus tôt, sans doute…)

J’épargne cette semaine la quête du sujet, encore une histoire de « préféré »… On peut aller voir à la semaine dernière ce que je pense de la notion de « préféré ». J’ai choisi ici un chef-d'œuvre (quand même) de la science-fiction (encore) : Blade Runner de Ridley Scott (1982). Petit topo rapide s’il y a des incultes de l’autre côté de la vitre : Deckard est un Blade Runner, un agent chargé de trouver et d’éliminer les Réplicants, des androïdes pratiquement identiques à des humains, développés pour des tâches ingrates, dans des environnements hostiles. Un synopsis qui peut sembler un peu léger, mais le film le dépasse rapidement. Il s’agit d’une fable sur l’humanité, sur ce que c’est que d’être humain.

Si j’ai vu ce film pendant mon adolescence, intéressé par le monde cyberpunk qu’il dépeignait, c’est au Cégep qu’il a pris pour moi tout son sens, alors que le prof de Théorie de la connaissance (un équivalent béiste de philo, finalement) l’a projeté en classe. C’était dans le cadre de la réflexion qu’il nous faisait faire sur les concepts d’humain et de personne. J’avais bien aimé ce cours, qui m’avait permis de m’interroger, dans un travail de session, sur l’humanité du monstre de Frankenstein…

Je n’ai pas vu le film récemment. En fait, j’ai vu très peu de films, et à peu près aucun marquant, récemment, ce qui a certainement joué sur mon absence d’inspiration avec ce thème. Sans doute si je l’avais revu avant, j’aurais produit quelque chose de plus poussé, de plus proche du thème / style / questionnements du film. Comme ce passage.

Ma première approche visait à ajouter une scène à la fin du film, en prenant parti dans une question ouverte : est-ce que Deckard est un réplicant? J’allais proposer qu’il acceptait sa condition, pour l’amour de Rachael et pour choisir la vie. De ce fait, il allait devenir lui-même traqué, mais son acceptation l’aurait tout de même libéré – d’où le titre Deckard libéré. Je dois par ailleurs donner l’inspiration de ce titre à Frankenstein Unbound de Brian Aldiss, un livre moyen dont on a fait un mauvais film de SF de série B. Mais ça ne sortait pas, ou ça sortait très mal.

J’ai abandonné donc l’idée de raconter un truc précis pour plutôt effleurer le thème du film : des robots qui veulent être humains sont pourchassés. Le dernier vers « Il a rêvé de moutons électriques » est une citation quasiment directe de la nouvelle de Phillip K. Dick qui a inspiré le film, Do Android Dream of Electric Sheep? C’est sans doute ce que je préfère dans mon texte – l’absence de vocabulaire robotique, mais cette allusion dans le dernier vers qui ne laisse pas de doute (ou ne devrait pas en laisser à quelqu’un qui connaît un peu sa science-fiction).

Bah. Ça sera peut-être mieux la semaine prochaine. Avec quoi, déjà? « Fav animated char. ». Oh, damn! Commençons déjà :

Batman et Robin
Sentent la robine

Wow! Je sens que ça va être de l’art!

4 commentaires:

  1. Tu devrais venir nous voir. Ridley Scott s'est inspiré de Hong Kong et de Tokyo pour l'esthétique du film...Et c'était en 1982, alors imagine aujourd'hui.

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  2. C'est un texte qui pourrait presque universellement s'ajouter comme une scène postface à de nombreux films ou romans d'humanoïdes.Bravo.

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