mercredi 3 avril 2013

Cinquième image: 10 AM


Bon, je dois me rendre à l’évidence, c’est un échec pour la 5e image. Je me suis donné une semaine d’extension, mais sans succès, alors il faut passer à autre chose. Dommage, parce que j’avais des idées, et des bonnes, mais ce que j’ai mis sur papier était nul. J’ai essayé d’y retravailler, de changer l’approche, d’en diminuer la portée quitte à n’avoir qu’un fragment à offrir, mais sans succès.

Quelqu’un commentait l’image précédente, que j’avais aussi eu de la difficulté à illustrer, me disant que j’avais peut-être plus de facilité à écrire sans thème imposé, et c’est définitivement vrai. Je pense que ce que j’écris est mieux quand je laisse glisser mon crayon sur le papier, quand je ne sais pas où ça mène vraiment – sur ce blog, je pense au Minotaure, à J’inexiste. Le problème avec ça, c’est que j’ai l’impression que je ne suis pas (totalement) responsable de ce que j’écris, et – surtout – que je ne peux pas le commander. Au tout début de J’Inexiste, l’idée était là : essayez d’avoir un meilleur contrôle sur l’inspiration. La provoquer, plutôt que d’attendre qu’elle se manifeste. Mais pour la provoquer, il faut que j’y travaille assidument, et c’est peut-être ça que j’ai négligé en mars – deux textes seulement en quatre semaines.

Au hasard du web, je suis tombé un moment donné sur un texte qui disait quelque chose d’intéressant. En fait, le texte, dont j’ai oublié la source – c’était une poète sur le site d’une maison d’édition de poésie –, disait sans doute autre chose, mais j’ai gardé seulement les mots qui m’intéressaient et j’en ai fait quelque chose qui me parlait, et ça me parlait de contrainte. Comme quoi un poème est un travail d’écriture dans la contrainte. En plus d’avoir à trouver les mots, il fallait inventer une contrainte qui se mariait avec le thème, et ensuite respecter cette contrainte interne. Elle pouvait se manifester dans le vocabulaire, dans la versification, dans la rime, dans le rythme…

Je n’ai que rarement décidé consciemment d’une contrainte. Elles se manifestaient spontanément – ce qui fait que même quand mes thèmes étaient imposés, ma plume elle-même décidait de la contrainte, au fil des deux ou trois premiers vers. Quelques fois, j’ai tenté de m’en imposer une avant de commencer à écrire, et souvent ça menait à un échec. C’est ce que j’expliquais, quelque part sans le savoir, ici. D’autre fois, la contrainte était manifeste, volontaire ou non, mais je n’arrivais pas à la suivre. Ça donnait des fragments, abandonnés parce que la contrainte m’a battu, et j’accuse alors le manque d’inspiration – je pense aux trois déclinaisons de Il était une fois un regard, dont la réunion ne s'est jamais produite.

Ce qui m’encourage, c’est que 10 heure du matin, ça revient à chaque journée, alors j’aurai peut-être l’occasion d’y revenir…

2 commentaires:

  1. C'est drôle, mais sur mon fil de nouvelles Blogger, j'avais ce message juste au dessus du tien.

    http://teeshascircus.blogspot.hk/2013/04/intuition-in-making-art.html

    Je comprends ce que tu veux dire quand tu dis que tu as l'impression que ça ne vient pas de toi si tu laisse aller et/ou venir les idées. Mais je pense que c'est ce hazard qui fait la difference entre quelque chose de bof et quelque chose de wow! En tout cas, c'est le cas pour moi. Ça m'arrive de commencer un truc sans savoir où il mènerait et d'être super contente et surprise. L'inverse est vrai aussi.

    Le plus dur est le fait que la contrainte t'aide à metre du temps de côté pour faire de l'écriture. Cette discipline est importante. Sinon la vie prend toute la place et on ne prend plus le temps et on se trouve des excuses(c'est comme pour l'exercice!)

    Don't lâche en tout cas, moi j'aime bien lire tes images :)

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    1. Très intéressant le truc sur l'intuition. Je suis souvent en conflit, dans ma tête, entre la raison et cette "intuition", qu'on m'a déjà présenté comme "passion", que j'appelais dans un autre post "enthousiasme". Quelqu'un m'a déjà dit que j'avais une particularité peu commune: celle de passer de complètement rationnel à complètement "passionnel", sur un même sujet, et de façon consciente. Le hic, c'était ma difficulté d'être un peu des deux à la fois...

      Avec le temps, et les études, je me suis rendu compte un moment donné que je m'étais réfugié de plus en plus du côté rationnel. J'y suis encore, la plupart du temps, même si j'aimerais beaucoup retrouver cette dualité d'avant...

      La reprise du crayon m'aide en ce sens. Et j'ose même prétendre qu'on voit parfois un vestige de cette dualité, entre mes vers et mon auto-analyse qui suit.

      Je continue - enfin, j'essaie. Et savoir que des gens aiment bien, c'est toujours agréable!

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