dimanche 29 avril 2012

Pauv' conne


Tu m’excuseras pauv’ conne
D’avoir un air fâché
Quand je t’entends qui sermonne
Les étudiants révoltés
Qui ont eu le malheur
D’avoir élevé la voix
Pour défendre leur valeur
Quand toi t’en as pas
Dis-moi t’as pas eu honte
En agissant comme ça
Quand tout ce que tu montres
C’est ta mauvaise foi

Pauv’ conne tu en veux à la CLASSE
Espèce de charogne, des lunettes, ça se remplace

Les rues sont pleines de monde
Pis toi tu ne fais rien
Alors la colère gronde
Face à ton baratin
Pour se sortir de la crise
Ils se sont réunis
Parce que tu voulais qu’ils disent
Les mots que t’avais choisis
Toi tu restes à te taire
Dans un silence malin
Quand les forces policières
Lèvent un peu trop le poing

Pauv’ conne, tu t’offusques de leur silence
Mais tu te cantonnes dans un débat de sens

Tu ne saisis toujours pas
Pourquoi monte la grogne
Quand on entend ta voix
On se fout tous en rogne
Tu pensais plaire
À la base de ton parti
Mais tu nous fous en colère
Avec ton ostie d’mépris
Tu voudrais faire plaisir
Aux financiers qui chapeautent
Et permettent de réélire
Charest, Dutil et les autres

Pauv’ conne tu cesses pas de mentir
Ensuite tu t’étonnes de voir que ça empire

Ils sont tous venus
Pour pouvoir négocier
Ils ne t’ont même pas vue
Tu t’étais déjà poussée
Ils ont continué pareil
Bien tard dans la nuit
Quand est arrivé le soleil
C’était déjà fini
Tu t’es trouvée bien forte
En imposant 48 h
Car tu savais que de la sorte
T’exciterais les casseurs

Pauv’ conne tu savais déjà
Que c’tait d’autres personnes qui faisaient d’la casse

Tu m’excuseras pauv’ conne
D’être encore fâché
Après cet ultimatum
Que ton boss a donné
Pour calmer ma fureur
Il faudra plus que ça
Que de faire le frimeur
Devant l’électorat
Il ne reste qu’une chose
Pour racheter ton mépris
Ton incompétence impose
Que tu prennes la sortie

Pauv’ conne, allez, réveille-toi
Pis démissionne avant de te faire crisser là.


La situation politique actuelle, au Québec, aura ça de bien qu’elle aura réussi à m’inspirer quelque peu des vers qui sortent un peu de mes habitudes littéraires. Un ami, sur Facebook, a dit espérer que Renaud reprenne son titre P’tite conne et qu’il l’utilise pour une chanson sur Line Beauchamp, après que celle-ci ait « expulsé » les représentants de la CLASSE des négociations pour une raison bidon. Quand elle a dit que la CLASSE « s’expulsait elle-même » à cause d’une manifestation qui avait dégénéré, alors que les manifestants criaient à la trahison parce que la CLASSE avait choisi de tenir leur manif un autre jour, pour respecter, peut-être un peu sans trop que ça paraisse, la so-called trêve imposée par la ministre. Bien longue histoire un peu conne, tout le monde savait que c’était bidon, cette excuse, et plusieurs ont soupçonné que Beauchamp a fait exprès pour que dégénèrent les manifs suivantes. C’est un gros finger qu’elle a fait avec sa grosse face de cheval.

Excusez-moi, ça paraît peut-être, mais je ne l’aime pas cette dame. Je préfère les barmaids… Ceci étant dit, cet ami, avec son vœu, m’a donné une idée : faire une parodie de la chanson de Renaud, en reprenant son air, en reprenant même ses rimes, pour écrire sur notre conne nationale de l’heure. Ce n’est encore une fois rien de bien recherché, je suivais directement la pièce de Renaud en tentant de surimposer mes mots aux siens, pour que ça fit dans le tempo (wouhou, une autre expression improvisée que j’adore : fitter dans le tempo). Comme on faisait quand on était ti-cul pis qu’on ne comprenait pas les paroles de Pour some sugar on me et qu’on les réécrivait donc en français (ou dans un anglais très approximatif). Quoi, je suis le seul qui a fait ça?

Ça donne un résultat que je crois au moins égal aux parodies qu’on entend dans les Bye Bye. J’ai pris certaines libertés avec certaines rimes (notamment, la première avec CLASSE/remplace, plutôt que pas/toi). J’ai aussi tenté de reproduire le style de Renaud, avec une certaine oralité de rue dans le langage, mais sans trop exagérer non plus. Il manque donc des syllabes, ou même des mots. Mais bien sûr, je ne prétends pas arriver à la cheville du vieux loubard alcoolo pour ses vers acérés… Je ne fais que du pastiche.

(Et une confession : pour une rare fois, j’ai utilisé des dictionnaires de rimes qu’on trouve sur le net… Pas de façon généralisée, et en fait, je crois que je les ai consultés, mais je ne suis même pas certain n’avoir utilisé un mot qui venait de ces dicos, mais, tout de même… C’est drôle, ça me donne un peu l’impression d’avoir triché)

(Et un BTW, pour ceux qui se sont rendus jusqu’ici, je suis en pause du défi 30 semaines, car mes semaines, eh bien, elles sont trop chargées pour encore au moins deux semaines…)

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